Test Avis Flipper Demolition Man

Avis Flipper Demolition Man, Williams de 1994. Un SuperPin musclé avec Stallone en vedette.
Flippe à License tiré du film éponyme, ça sent bon les années 90 tout ça ! On va se régaler !
Le synopsis du film pour commencer : l’agent John Spartan, bien nommé le Demolition Man, symbole de virilité, se lance à la poursuite de son ennemi de toujours, le psychopathe, Simon Phoenix. Il finit par l’arrêter au détriment de la vie de plusieurs civils… Illico presto direction la Cryo prison où il est condamné à une peine de 70 ans au congélo afin de refroidir ses ardeurs.
Contre toute attente, Simon Phoenix se réveille en 2032 avant la fin de sa peine et sème le chaos dans une société végan ou même les rapports sexuels sont proscrits. La police, dépassée par les évènements, se voit contrainte de réveiller John Spartan pour combattre le mal par le mâle.

Ça en jette non ? L’occasion de mettre quelques uppercuts dans la tronche d’une société aseptisée du futur. A savoir que ce film d’anticipation se révèle visionnaire : Sandra Bullock évoque la venue au gouvernement d’Arnold Schwarzenegger, ce qui se produira 10 ans plus tard ! Ou encore la scène de sex en VR donnant lieu à la super réplique de Stallone : « Je veux dire bander ! Baiser ! Faire CRAC CRAC BOUMBOUM !!! »

Est-ce qu’il est couillu ce flippe ? Ou lisse à gerber ? Voyons cela de plus près !
Il s’agit du seul flipper of the World à être muni de poignets latérales, elles représentent les commandes qui pilotent la Cryo Grue et sont équipées de 2 boutons chacune. Le flip vous laisse le choix entre deux approches : classique ou propre à ce modèle. Grâce aux poignets vous avez accès aux boutons supérieurs qui débloquent des super bonus au cours du jeu, notamment exploser des vaches en série « soyez en paix », il s’agit d’un clin d’œil récurrent des concepteurs de l’époque.
Je trouve l’idée de mettre des gâchettes verticales attrayante, le côté massif de cette génération large couplée aux poignées attirent forcement l’œil…Un bon moyen de se faire remarquer et de faire de la recette.
La caisse nous montre la Cryo Prison avec Stallone à poil dans son bocal et Wesley Snipes sur les côtés du fronton avec en gros le titre du flipper.
Les tons sont froids, c’est sobre, il ne dénote pas dans le salon mais ce n’est pas un feu d’artifice artistique non plus.

Le translite à présent, souvent critiqué à juste titre… Même un œil non averti peut constater un problème de proportion des personnages. Alors ? Qu’est-ce qu’il s’est passé au juste ?
Les designers Linda Deal et Doug Watson expliquent qu’ils ont eu énormément de mal à réaliser le translite car celui-ci était sans cesse rejeté par l’équipe de production du film. La carrière de Snipes étant en pleine explosion à Hollywood, les majors ne voulaient pas qu’il apparaisse avec une expression de folie trop prononcée.

C’est pourquoi le dessin final est moins complexe que prévu, et pire encore les visages de Snipes et Sandra Bullock sont agrandis pour occuper autant de surface que celui de Stallone…
D’où le côté mont Rushmore de la scène, cependant le croquis de la version prototype circule depuis longtemps sur le net… Sans couleur et en basse résolution…
Heureusement Anne-Laure de A3L (marque déposée) a entièrement redessiné le Translite selon le dessin initialement prévu et ça change tout !

Le plateau est composé de rampes et encore de rampes, une grue motorisée, un élévateur, un œil en plastique en guise de bille captive, 3 batteurs, des tunnels, 2 versions miniatures des voitures sont placées sur la gauche. C’est honorable, le dessin de plateau, quant à lui, est plutôt simpliste avec des inserts géométriques à la Indiana Jones Williams.
Les 2 protagonistes sont représentés, une explosion et basta… Dommage l’univers du film est vraiment riche, entre les plans extérieurs de la ville, le commissariat, l’appartement de Huxley, le musée et les égouts, il y avait certainement moyen de faire quelque chose.
Le plateau large et la belle disposition des rampes métalliques compensent néanmoins donnant de la perspective à l’ensemble.

Le Gameplay se base sur l’enchainement des rampes qui ont la particularité de faire un retour immédiat sur les batteurs. Les combos se révèlent extrêmement fluides avec un côté « smooth » incroyable. La sensation est très satisfaisante avec des entrées de rampes larges offrant une grande tolérance sur les angles de tirs. La grue permet de déclencher les missions au nombre de 5 + la finale, il est possible de les parcourir dans l’ordre de votre choix ajoutant de la stratégie pour scorer.
Vous pouvez également « geler » des billes pour déclencher le multi avec plus ou moins de munitions.
Les missions reprennent les éléments clés du film avec de très bonnes animations (Museum multiball, Rat Burger, les 3 coquillages). Il est possible de désactiver la grue dans les réglages du flipper ce qui déclenche les séquences par un simple passage sur la rampe de droite. De cette façon, il n’y a plus un seul temps mort le flippe atteint le summum du flow.

Information essentielle, je joue pour ma part avec la Rom de James Cardona, le jeu s’en retrouve métamorphosé, je salue le travail exceptionnel réalisé par ce fan.
Toutes les missions deviennent cumulatives comme sur le Twilight Zone, les animations sont enrichies ainsi que les musiques et les voix ( compatible Kit Profanity, le must ). 3 Videos Mods sont parfaitement intégrés au jeu avec un Arkanoid où il faut sauver des civils d’une chute mortelle, un deuxième similaire au T2 où il faut mitrailler les ennemis à toute berzingue et enfin le troisième « Simon a dit : » où il faut répéter des séquences sonores par le biais des gâchettes.
Le jeu et l’éclairage sont alors sous amphétamine, c’est du génie.

La musique et les bruitages nous parviennent avec un rendu puissant et profond grâce au system son DCS. Le thème principal est lourd et froid, il maintient sous tension, ne cherchez pas à vous détendre en jouant au flipper Demolition Man, le but est bien de « remettre Phoenix au frigo » comme dirait l’agent Huxley: « on va lui faire la pipe à ce mec ! ». Les explosions et les armes sont superbement rendus (ACMAG, Cannon, Thunder Gun). Le best of the best concerne les voix, avec les répliques de Sandra Bullock, John Spartan et surtout le rire hystérique de Phoenix au démarrage de la finale.

Conclusion : Une société sous testostérone ça ne fonctionne pas et une société sous œstrogène ça ne marche pas non plus… Ah non… C’est pas ça qu’il fallait dire… En dépit de ces quelques défauts, le flipper Demolition Man, équipé avec son translite prototype et la Rom James Cordona, devient une référence.

Esthétique	Le dessin plateau aurait pu être largement plus fouillé, mais l’équipement et la profusion de rampes métalliques font mouche. Les poignets lui confèrent un caractère bien trempé. Le translite prototype est à mon sens indispensable.	16/20
Gameplay	Sans folie d’origine mais assurant un flow ininterrompu il devient dantesque avec la Rom de James Cordonna entre video mod et cumul des missions.	17/20
Bande son	Un parti pris sous tension, entre la baston de regard et la poursuite imminente. Les voix sont superbes.	16/20
Note générale	Le Flipper Demolition Man est unique dans son approche, il doit être équipé pour révéler son potentiel, prenez le taureau par les cornes, vous ne serez pas déçu.	17/20