Test Avis Flipper Twilight Zone

Avis Flipper Twilight Zone de chez Bally Williams réalisé en 1993. Il s’agit d’un Superpin également appelé Widebody ( le flip est plus large que la moyenne) signé Pat Lawlor.
Alors ? Qu’est-ce qu’il nous raconte le Papat ? Le Patounet ? Il raconte qu’il est relax… Il vient de réaliser la meilleure vente de l’histoire du flipper avec The Addams Family… Autrement dit, la société lui fait pleinement confiance, budget no limit, cocktail Moloko + et strip-teaseuses à gogo.
Que va-t-il nous pondre cette fois avec tout cet argent et toutes ses idées ?
Simplement le flipper le plus ambitieux jamais créé… L’histoire veut pourtant qu’il fut un échec en exploitation… Comment est-ce possible ? Le choix du thème peut être ?
La série Twilight Zone a débuté en 1959 elle se compose de 156 épisodes répartis sur 5 saisons. Le titre signifie : Zone crépusculaire, terme utilisé par l’U.S. Air Force pour désigner le court moment où le pilote est incapable de distinguer la ligne d’horizon lors de l’atterrissage.
La série est une anthologie d’histoires fantastiques, étranges, énigmatiques dont le but est de frapper le spectateur par leurs chutes inattendues, surprenantes ou singulières. Tournée en pleine période de guerre froide, elle est considérée comme l’une des meilleures série de tous les temps, à la manière de Alfred Hitchcock Présente.
Trêve de logorrhée verbale et entrons dans le vif du sujet… Les meufs ! … Le Flip pardon !

La caisse représente le symbole de la Twilight Zone : l’horizon synonyme d’ouverture sur la porte de votre imagination. Des objets relatifs à la perception du temps, du voyage et de l’espace sont répartis sous le titre.
Un point commun avec le monolithe de 2001, l’Oddysee de l’espace de Kubrick, il s’agit de susciter l’idée… L’éveil. Le flipper en partage d’ailleurs la couleur noire et ajoute l’ouverture grâce au sillon formé par la ligne d’horizon.
Symbolisme, réflexion et plaisir de jeu dans les bistrots… une première piste pour le manque de recette… Parce qu’entre nous… Après 2 Maximator vous êtes déjà dans la 5ème dimension, ce qui annule l’effet du flip.
Le translite est splendide, on y retrouve Rod Serling devant une porte ouverte sur le champ des possibles. Il est entouré d’objets au centre de l’intrigue des épisodes de la série. Le tout est détaillé, lisible et bien réalisé.

Le plateau… Je n’en crois pas mes magnifiques yeux… Un véritable cabinet de curiosité… « Sa place est dans un musée ! » contrairement au flipper Indiana Jones.

L’esthétique est juste ouf, c’est carrément un trip sous Salvia, le flipper le plus barré et le plus chargé en gadget… Rétro, Futuriste, ésotérique, magique…
4 batteurs, 4 aimants, un mini plateau, une horloge zodiacale, des belles rampes métalliques transversales, un distributeur de bonbon et que vois-je dedans ? Une bille blanche en céramique, retenez-moi, je veux jouer tout de suite, Right Now !
Les objets, intriguant du translite, sont représentés sur le plateau ainsi qu’une grande porte contenant d’autres portes, contenant les missions.
Mise en abyme parfaitement corrélée avec les spirales disséminées un peu partout.
Vous ne plongez pas dans l’univers… Vous êtes aspirés, telle une pauvre moumoute dans un système à double tourbillon Dyson !
Subjugué par le contenu, c’est l’heure de lancer une partie.

Le Gameplay : par où commencer ? Les trajectoires et la circulation, fidèle à son style Pat Lawlor, nous offre du Stop And Go, des tunnels, déviateurs, éjecteurs verticaux. Deux rampes centrées au fond, que l’on retrouvera sur le Hobbit de Jersey Pinball, ne vous attendez pas à un flow incroyable. Il faudra la jouer technique et reflexe, avec les 2 batteurs en milieu de plateau. La densité des éléments présents ainsi que les éjections surprises vous obligeront à rester mobile en permanence pour conserver une bonne vision de la bille.
14 missions principales avant la grande finale, sachant qu’elles sont cumulatives et donc se superposent en cours de jeu. C’est pourquoi, il vous faudra des centaines de parties et connaître par cœur le flipper avant de déterminer la meilleure stratégie à adopter.
Le mini plateau est d’une réelle utilité, il faut jouer avec les champs magnétiques des aimants pour combattre la force, impressionnant d’ingéniosité et parfaitement maîtrisable avec de l’entrainement.
L’horloge sur le plateau vous permettra d’avoir un timer à portée de vue pour les missions chronométrées, idée qui était déjà à l’étude sur le Funhouse.
Le lanceur vous demandera de faire preuve de précision pour le skillshot, le but étant de laisser mourir la bille juste avant qu’elle ne tombe dans le trou.
Les aimants sur le plateau font office de déviateurs stoppant net la bille, pour vous laisser prendre une autre direction ou ajuster votre tir à l’aide des batteurs situés dessous.
Le mini batteur libère un passage secret lorsqu’il est en position haute, débloquant des bonus.
Le distributeur de bonbon, quant à lui, vous délivre la bille blanche…
Et là… Attention mes gaillards ! Le jeu change radicalement… De par sa nature, la bille en céramique n’est pas soumise aux aimants présents sur le plateau, elle n’est donc pas stoppée dans les couloirs.
De plus, elle est plus légère que les billes en acier classiques, la vitesse du jeu est multipliée ainsi que la difficulté. Un choix s’offre à vous : continuer avec elle, en faisant monter les scores ou la rendre à la Force, ce qui vous donnera un Multibille en échange.
Le flip a entièrement été pensé en fonction, avec des capteurs optiques dédiés à la bille céramique, le flipper comprend immédiatement lorsqu’elle est en jeu. A ce jour, il s’agit d’un gadget unique au monde, qui n’a jamais été réutilisé et qui pourtant fonctionne à merveille.
Vous l’aurez compris, de par sa richesse, le Twilight Zone demande un vrai investissement du joueur.
Deuxième piste pour le manque de recette et donc, le relatif échec en exploitation.

La bande son : Flipper de transition, il était prévu pour être équipé du DCS système, améliorant sensiblement la qualité et la puissance. Malheureusement, la carte n’étant pas prête lors de la production, il faudra se contenter du son présent sur les premiers Dot de l’époque.
Le thème principal est bon, avec un côté mystérieux et bien rythmé, qui s’élance lors de l’éjection de la bille. Chaque mission possède son univers, tantôt la folie, la course contre la montre, la confrontation. Toujours en adéquation avec l’action à réaliser.
2 points forts :
–Les bruitages lorsque l’on touche les cibles, il y a toujours un petit bruit discret qui provoque le questionnement, à la fois feutré et satisfaisant. Quelque chose qui interpelle comme lors de l’apparition du logo de la marque d’une voiture dans une Pub. Un certain conditionnement.
L’environnement sonore nous maintient aux aguets.
–Les voix identifiables de suite: Rod Serling « Apprêtez-vous à entrer dans une nouvelle dimension, qui ne se conçoit pas seulement en terme d’espace, mais où les portes entrebâillées du temps peuvent se refermer sur vous à tout jamais… La Quatrième dimension ! ».
J’apprécie les invectives des personnages en cours de jeu et surtout La Force qui se rit de vous ou se met en colère avec une voix énorme.

Conclusion : Considéré par beaucoup comme le numéro 1, il faut se laisser emporter par l’univers. Complexe de par son gameplay et son entretien Le Twilight Zone ne se laisse pas apprivoiser facilement. Cela explique son échec dans les bars :
les fondations de ce flipper ne reposent pas sur les piliers de comptoirs.

Esthétique :	Un musée tout entier dans un flipper qui se prête superbement au modding. Ambiance inquiétante, loufoque mais surtout intrigante. Il suscite le mystère et le secret.	19/20
Gameplay :	Des heures et des heures d’apprentissage, un jeu toujours renouvelé avec la Power Ball. Des années après, je le découvre encore.	18/20
Bande son :	Avec la carte DCS il gagnait des points, la musique motive, les sons interpellent, les voix excellent.	16/20
Note générale :	Flipper trop avant-gardiste pour l’exploitation. Pat Lawlor a réalisé le premier flip Home Use Only, 20 ans en avance… sur le marché. Le collectionneur ne s’est pas trompé et garde précieusement ouverte la porte de son imagination.	18/20