Test Avis Flipper Creature From The Black Lagoon

Avis Flipper Creature From The Black Lagoon Bally Williams de 1992.  Le designer John Trudeau a réalisé un mix entre l’univers du Drive In Américain et le film L’Etrange créature du Lac Noir.
Le long métrage de Jack Arnold était par ailleurs diffusé en 3D, les spectateurs devaient se munir de lunettes polarisantes pour le voir dans de bonnes conditions.
Il s’agit d’un mélange audacieux entre deux thèmes: le côté fun du Rockabilly et le film d’horreur des années 50.
Est-ce que tout ce petit monde arrive à se côtoyer ? La Créature d’Universal Monsters va-t-elle plomber l’ambiance ?
Installez-vous confortablement, prenez une clope et un coca, ça va commencer… 3… 2… 1…

Et ça commence fort ! Un énorme poiscaille vert se prélasse sur toute la caisse ! Moins sexy que Pamela sur la plage, il a le mérite d’être fluo, ce qui donne un effet de relief… Le tout en quatre couleurs comme disait le regretté Plastic Bertrand avant de fondre sur un radiateur…
Bon choix de coloris mais la créature aurait pu être davantage détaillée ou texturée. Le fronton représente le bras de la bête qui lacère le logo de la marque.
Le translite est superbe, au premier plan la Créature tient dans ses griffes une belle inconsciente et dans le fond se déroule une scène de traque endiablée…
Bally n’ayant pas obtenu l’accord des acteurs, John Trudeau a donné une photo de son fils au dessinateur Kevin O’Connor pour tenir le rôle de Richard Carlson.
Nous sommes bien dans l’esprit affiche de film avec les mentions Amazing ! Starling ! Shocking !
Le speaker panel intègre l’écran dot en lieu et place de l’écran de cinéma c’est bien trouvé.

Le plateau est détaillé, lumineux, scintillant, attractif en un mot MAGNIFIQUE. Ambiance Drive In au rendez-vous, avec des panneaux publicitaires illuminés partout. Une énorme rampe tourbillon, couverte de pellicule ciné, prend un tiers du plateau et distribue la bille dans un bol en contrebas.
Les dessins sont splendides et bourrés d’humour avec les diverses pubs et mascotte du snackbar.
Les couleurs utilisées vont du rose pastel au mauve en passant par le turquoise. En opposition totale avec l’environnement extérieur, l’ambiance est festive et colorée.
Tout l’espace visuel est utilisé, aussi bien vertical que horizontal et même sous le plateau avec les divers tunnels et surtout le gadget du flipper : l’hologramme !
Au centre, les abîmes du lac noir se tiennent devant nous… Inexorablement, il attire notre regard. Lors du Multibille, l’hologramme de la créature en 3D fait mine de nous saisir pour attirer le joueur dans les profondeurs.
Enormément de matériel est sollicité pour cet effet qui ne dure que 3 secondes et qui n’est pas super impressionnant… Même sans cela, je trouve l’idée du trou béant dans le plateau belle et inquiétante.
Pour produire cet effet, une lampe est disposée dans le fond de la caisse, elle vient éclairer l’hologramme qui est ensuite reflété sur un miroir motorisé créant un mouvement.
Sur certain exemplaire la créature est bleue, il s’agit d’une réaction de l’hologramme fabriqué par Fujifilm, spécialement pour le flip, qui supporte mal les produits d’entretien type nettoyant à vitre.
Amateur de loches et de Cadillac vous serez aux anges, y’a de la caille et de la bagnole là-dessous.
Ça flirt avec les baisers des premières fois, du kiss et du love sur fond de chasse au monstre…
Et le jeu dans tout ça ? Est-ce qu’il en vaut la peine ? Avons-nous crié au loup avant même d’en voir la queue ?

Ami des proverbes, veuillez me suivre c’est par là que ça se passe…

Le Gameplay : Le flipper est tellement chargé que la circulation de bille s’en retrouve impactée. La surface de jeu est finalement assez réduite pour accomplir les 2 histoires principales : Lancer le film et chasser la bête.
Chaque lettre du mot F.I.L.M. situé entre les batteurs correspond à une mini mission. Il y a 3 skillshots permettant d’accélérer le tout.
Il faut donc embrasser la fille, passer commande au Snackbar, payer sa place, et se rendre sur le parking. Le tout est méga fun et clairement compréhensible.
Vous pouvez tranquillement construire votre partie à la cool mais sans Multibille et sans avoir accès à la superbe rampe vous faisant baver d’envie.
Une fois le film lancé, le jeu change radicalement, tout s’accélère avec 2 billes… Vous êtes à présent dans la peau des acteurs, ambiance stressante, il faut trouver la créature qui se planque dans un des tunnels. Libérer la bombasse et vaincre le têtard.
Les premières parties sont juste incroyables, la richesse de l’ensemble donne tout le temps envie d’y revenir et de prendre cette fameuse rampe. Sauver de la gadji et tuer du lézo c’est bien mais c’est encore plus bon en chanson… Fuck ça rime après tout !

La bande son : flipper pré DCS dont la qualité est largement compensée par l’enthousiasme et la bonne ambiance générale qui se dégage de la partie Drive In. Le fameux « Move Your Car ! », hurlé par un automobiliste dans les embouteillages, deviendra un running gag dans le monde du flip.
Les dialogues basés sur la drague sont top, le bruit des bisous et toutes ces petites sonorités klaxon, caisse enregistreuse… les chansonnettes promotionnelles, l’ensemble est une réussite.
La deuxième partie beaucoup plus sombre et anxiogène est superbe également, les bruits aquatiques et les hurlements sont très bien retranscrits.
Impossible de se lasser, même durant le Game Over, une musique de lover se fait entendre rappelant beaucoup la série Premier baiser.

Conclusion : pour un flipper de 1992 il s’agit d’une très belle performance. La bonne ambiance et le fun s’entrelacent dans chaque élément.

Esthétique :	Généreusement servi et accompagné d’une belle garniture, c’est un menu Maxi Best Of, la caisse est légèrement en retrait devant ce déluge de détails.	17/20
Gameplay :	La découverte du jeu est un pur bonheur, les premières parties sont inoubliables… Mais lorsque les règles sont assimilées, lancer le film devient une formalité. Il semble difficile mais devient au contraire trop accessible sur le long terme.	15/20
Bande son :	Une profusion d’effets sonores, ambiance générale éclatante. Difficile d’éteindre le flipper, on en redemande pour le plaisir.	17/20
Note générale :	Un mélange des genres réussi permettant de s’amuser en compagnie d’une Katoî. Le fun côtoie l’horreur,  la drague cohabite avec la chasse, le tout dans une finale bien tendue.	16/20